[ 'Cause I can't stop loving you ] ~fiction en cours~

Je crois que ce n'est qu'en cet instant que j'ai prit conscience de mon erreur. S'en était risible. Ma seule pensée fut ta future mais tellement proche réaction. Parce que oui, tu le saurais très bientôt, il allait te le dire. Rien ne pourra changer le cour des choses. C'était comme remonter le temps, une chose impossible. Tout ce qu'il me restait à faire était espérer que mes explications à deux balles et mes regrets te suffiraient. Mais il était impossible que tu te contentes de si peu. Tu étais bien trop fier, bien trop populaire, bien trop intouchable pour te laisser aller par un flot de sentiments susceptibles de te briser. Comment pourrais-je, moi, seulement penser à t'atteindre un jour? Espérer ne serait-ce qu'un regard ou un baiser de ta part ayant un but plus humain que celui d'exciter la galerie? Là encore, chose impossible.

Evidemment, je n'étais pas prêt à ce que je te sois encore plus indifférent qu'à présent. Mais voilà, l'erreur avait bel et bien été commise, et je ne pouvais revenir sur mes pas. Qu'attends-tu de moi?

Sur scène, de plus en plus souvent, certaines de tes compositions me pointent inconsciemment du doigt. C'est tout ce qu'il t'était possible d'accomplir à mon égard. Tu ne faisais et ne ferras jamais rien de plus. Mais es-tu capable de le confirmer? Tu voudrais que ce soit moi qui réagisse. Mais tu sais quoi, je l'ai déjà fait... l'as-tu seulement remarqué? Non, bien sur... sinon je n'aurais pas commis cette erreur.

Petit ange tellement démoniaque à la fois... t'arrive-t-il de pleurer? De penser à moi autrement que par le simple accord de ma voix sur ton instrument?

Me pardonneras-tu? Non, bien sur. De toute façon, cette histoire ne t'atteindra pas, cela ne fera que renforcer le dégoût que tu as pour moi. Et le pire dans tout ça, c'est que tu as raison.

Quel imbécile je fais. Pourquoi me demandes-tu silencieusement de te prouver ô combien je t'aime, alors que tu n'en fais rien? Alors que tu me hais toujours autant de cette même haine que j'étais sensé te porter?

Tu sais petit démon angélique, moi j'étais prêt à jouer à ton sale jeu. Tu m'as honteusement prié quelconques réactions, je te les ai volontier offertes, sachant pertinemment que cela te dégoûterai, une nouvelle fois, encore plus de moi.

Et tu vois, je le savais, j'en étais sûr, tu me les as demandé, mais en aucun cas répondu. Et c'est ce qui m'a poussé à faire ce que tu saurais bientôt.

Dirigeras-tu tes si jolis yeux noisettes vers moi cette fois? Remplis par tout le dégoût que tu peux me porter, certes, j'entends bien. Mais me regarderas-tu? Cette situation me tue à petit feu. Même plus besoin de penser à me suicider. Cela ne ferait que t'arranger, et je ne veux pas te donner ce plaisir si facile à obtenir.

Je me suis bêtement laisser avoir par ton charme, ta beauté, par toi, tout simplement, alors que tu n'as même rien fait pour. Mais c'est moi le faible dans l'histoire. En aucun cas tu ne dois te croire responsable; tu ne le ferais pas, de toute façon. C'est simplement moi qui n'ai pas eu assez de force pour te résister.

C'est moi qui t'aime à en crever, et c'est ce qu'il m'arrivera à la fin, je le sais, après m'être battu pour que cela ne soit plus le cas, pour que ce sale amour disparaisse. Mais toi, tu t'en contreficheras.

Que veux-tu que je te dise? Ce qu'il s'est passé? L'erreur que j'ai commise? Il te la dira lui-même, sois-en sûr. Et qu'est-ce que cela te fera?

Ce plafond, je l'observe depuis des heures, lui à mes côtés. Mais j'aurais tant voulu que ce soit toi plutôt que lui.

Saga, petit ange que l'enfer à rejeté, qu'est-ce que je suis pour toi?

Ce petit homme à côté de moi semble émerger d'un doux sommeil. Evidemment, pour lui c'est si facile de le trouver. C'est lui qui ira me vendre, qui se fera un plaisir de profiter de moi; il venait de le faire. Mais ce n'était pas son problème, le mien. Il avait conscience de ce qu'il avait fait, ainsi que de ce qu'il ferait très bientôt. Mais cela lui était bien égal. C'était moi qui allait souffrir, pas lui.

Je le sentis bouger doucement; il se tourna vers moi et me fixa en silence. Moi je regardais encore ce plafond auquel je ne trouvais plus rien d'original. Je savais pertinemment la façon dont il me regardait. C'était tellement évident. Il n'était pas difficile de percevoir son corps frémir au plaisir qu'il avait à me voir ainsi, dénué d'expression, conscient de l'erreur que j'avais commise.

Je dus tout de même me résoudre à tourner ma tête vers lui. Ses yeux brillaient de contentement, trahissants son air indifférent. Aucune parole n'était la bienvenue. Lui était ravi de ce qu'il s'était passé, moi abattu par la colère que j'avais envers lui, envers moi, envers tout. J'en arrivais à me dégoûter tout seul.

C'est marrant mais en cet instant j'eus encore la force de l'affronter du regard, cette force qui me quitterai bientôt et que je ne retrouverai jamais. Si tu savais comme il profita de ces interminables minutes. Combien de temps nous restâmes ainsi? Je ne saurais le dire. Mais il aimait ça, c'était tellement évident. Pathétique même.

Au bout d'un moment, il se leva et quitta la pièce, me laissant seul, prêt à exploser. Heureux de l'effet qu'il avait produit, il me fit demeurer avec moi-même, avec mes pensées, mes regrets, ma colère, mon dégoût. Je me levai donc et parcouru la chambre à la recherche de mes vêtements. Aucun bruit ne me parvenait des autres pièces de l'appartement. Lentement, je pénétrais dans le salon; vide. L'endroit entier était vide de sa présence. Ses chaussures avaient disparut. Ça y est. Il y était allé. Il venait te faire part de sa réussite.

Enfin tu allais pouvoir contempler le monstre que j'étais. Enfin tu allais pouvoir commencer à me détruire de tes propres mains. Et alors peut-être qu'enfin tu daignerais m'accorder un regard...

Saga, petit démon que le paradis a laissé sur Terre, prendras-tu en conte mes regrets? Ou tu n'en auras que faire, comme à ton habitude? Ce jeu des fanservices t'as bien été utile, en fait... tu ne faisais que me provoquer pour mieux me regarder tomber lorsque je t'aurais succombé et comprit que tu me hais. Mais j'ai apprit à jouer, moi aussi, à mes dépends. Et si cela me fait souffrir, toi en revanche tu n'en retires aucune séquelle.

Comment peux-tu être si parfait et si abominable à la fois? Je voudrais te détruire, mais tu me le feras avant. Cela a déjà débuté. Mais j'ai une longueur d'avance : tu ne te doutes de rien, alors que moi, j'ai bien vu ce que tu cherchais à accomplir. Ton dessein est visible de tout individu connaissant l'heure où il tombera. Tu ne recherches même pas le bonheur, je ne suis pas sûr que tu y ai droit. Moi en tout cas, il est clair que je ne pourrai y accéder. Mon chemin est tout tracé. Encore une chose que l'on ne peut changer.

Je peux cependant y ajouter une contrainte : je jure que si je tombe, ce qui arrivera, tu tomberas avec moi. Tu ne pourras y échapper.

Je n'arriverai pas à te briser, j'en suis incapable. Mais tu le feras seul. C'est une certitude. Une fois que tu auras comprit que si je ne suis plus là, tu ne peux plus rien faire, tu n'auras même plus l'envie de provoquer, puisque le seul avec qui tu t'amuses tant à le faire, c'est moi. Oui, si je ne suis plus là, tu n'as plus aucun raison de continuer à faire semblant, de continuer à prétendre que tout te laisse de marbre, puisque tu n'auras plus personne à défier ainsi. Tu auras perdu toute raison de vivre, et tu tombera à ton tour.

Je jure que c'est ainsi que cela se passera.

Plus les minutes s'écoulaient et plus je me demandais s'il t'avait mis au courant... question très idiote; oui, évidemment. C'était dans ce but qu'il avait quitté les lieux.

Le temps passait, inlassablement, comme s'il avait fait un accord avec l'ange qui allait me tuer, comme s'il se moquait de moi. Le soleil illuminait les rues, il semblait me rire au nez, cherchant à rivaliser contre l'état de mon esprit en total désaccord avec la belle journée qu'il nous offrait.

C'est toi qui lui as demandé de me détester, j'en suis certain. D'après toi, je n'ai pas le droit d'être aimé. Je suis d'accord. Mais pour toi qu'en est-il? Qu'est-ce qu'il y a dans cette tête où personne n'a jamais put y lire quoi que ce soit? J'aimerai tant le savoir. Mais là encore, c'est une chose que je ne saurais jamais.

Aujourd'hui le temps fait comme toi, il joue avec moi, me provoque. Mais je l'ignore, je suis devenu très fort pour ça, tu me l'as bien enseigné. J'aimerai te montrer l'étendue de mon regrettable mais bel et bien présent amour pour toi. Tu ne me laissera pas faire, je le sais.

En fait, tu en as peur; peur d'apprécier. Peur d'y trouver ce que tu cherches depuis longtemps. Tu hais l'amour, tout comme tu me hais moi. Je voudrais te répondre que l'amour et moi sommes liés, mais je ne ferai que le salir; je n'ai aucun droit sur l'amour. Tu crois que toi tu en as? Je ne crois pas. Tu as décidé de chasser toute personne de ta misérable vie que tu essaie pourtant de maintenir comme quelque chose que toi seul perçoit de joyeux. Tu t'en mordra les ailes, mon ange.

Un vent frai me surprit alors que je sortais de l'immeuble pour me rendre dans le lieu de nos habituelles répétitions, là où j'étais sûr de vous voir. Quel étrange sentiment fit alors surface : un atroce mélange de crainte et d'excitation par le seul fait de penser que tu serais là. Crainte parce que je savais qu'il t'avait dit ce qu'il s'était passé, et le fait de ne pas encore connaître ta réaction me rendait dingue. Excitation parce que ta seule présence me faisait un bien fou; à croire que tu étais devenu une sorte de drogue dont je ne pouvais me passer... je crois que c'était le cas.

Woh quel froid ça a jeté lorsque je suis entrer dans notre local! Et le pire dans tout cela était que Nao et Tora n'étaient pas encore arrivés. Lui me regarda de la même façon qu'il y avait de cela quelques heures.

« Re-bonjour Shou... »

Quel bel acteur il faisait là... Et ce sourire qu'il me lança en me disant cela; digne des plus grands metteurs en scène.

Devais-je répondre à cela? Qu'en diras-tu, toi? Toi... la réaction à laquelle j'avais tellement pensé fut la bonne. Tu ne m'accorda pas un regard, me fit croire que ma venue, tu ne t'en étais même pas aperçu. Alors dans l'unique but de te faire rager, et seulement pour cela, j'affichai une sourire trompeur.

« Re-bonjour Hiro. »

Alors pendant de précieuses mais traîtresses secondes, il me sembla te voire remonter la tête vers moi. Tu étais surpris que j'ose lui faire face, n'est-ce pas? Oui, cela t'a perturbé, ne me ment pas, je l'ai vu. Et même si pour toi cet instant était passé tellement vite que tu espérais que je ne m'en soit pas aperçu, pour moi au contraire, ces secondes-là, je les avais savourées. Tout simplement parce que des moments pareils, tu ne m'en a jamais offert, et tu ne m'en offrira plus jamais.

Seulement moi j'avais comprit. Ton oeuvre avait commencé. Ma tombe se creusait petit à petit, et je t'entraînais avec moi dans ce gouffre sans fin.

Alors qu'en dis-tu? Me regarderas-tu maintenant que j'ai osé faire ce dont tu ne me croyais pas capable?

Tu reportas ton attention sur ta basse... tu l'aimes tant, elle. Mais j'ai comprit pourquoi : ce n'est pas un être humain. Tu ne veux rien recevoir de cette espèce-là. Pas même de l'amour. Mais en es-tu sûr? Moi j'étais prêt à t'en offrir, mais tu n'en as pas voulu. C'est si facile de repousser les gens, on préfère en arriver là plutôt que de s'aventurer dans une quelconque relation et prendre le risque d'en souffrir un jour. Seulement toi, tu dois souffrir de n'avoir personne depuis trop longtemps. Je le sais, ça se voit. Dire le contraire serait mentir.

Les deux retardataires firent leur entrée, et vous reprîtes votre "forme humaine" devant eux. Mais même là, tu ne risquas pas un regard vers moi, de peur que je l'intercepte. Pourquoi? Alors que tu me hais tant? J'aimerai comprendre. M'en donneras-tu l'autorisation?

Alors les répétitions commencèrent, et nous reprîmes cette fausse image de nous que nous aimions tant. Elle seule nous faisait tenir. Elle seule te faisait tenir, je le savais.

Il arriva cependant une chose à laquelle je ne m'attendais plus. Tu profitas de ces répétitions pour poffiner ta technique des fansevices, bien que nous ne soyons pas sur scène. Tu t'approchas et te collas à moi. Nous étions dos contre dos.

Evidemment, et comme toujours, tes yeux ne se déposèrent pas sur moi. Tu fixais le sol.

Mais tu fermas tes beaux yeux en prenant une inspiration que je ne pus ignorer, et tu te retournas pour me voler un furtif baiser.

Aucun de nos compagnons n'en furent surpris. Il t'arrivait souvent de jouer à cela. Mais cette fois c'était différent.

Tu te voulais possesseur, maître de tout, maître de moi; et moi, je n'attendais que cela. Alors tu commenças à onduler innocemment contre moi, faisant le tour de ma personne, mais ne posant cependant toujours aucun regard sur moi.

Tu voulais me faire craquer. Et je sentais au fond de moi que c'était ce qu'il allait se passer si tu ne te décidais pas à arrêter cela bientôt.

Je ne pouvais rien faire, car même si j'avançais dans le but de t'échapper, tu me suivais comme un chien suivait son maître. On aurait dit que les rôles avaient été inversés. Je ne te courrais plus après, tu le faisais si bien.

Une question me venant soudainement à l'esprit, je reportais mon attention sur lui. Il semblait déconcerté par ta réaction. C'est bête, mais cela me fit sourire.

Je me demandais.... avais-tu ce nouveau sentiment qu'est la jalousie en toi? Non, cela fut une chose très stupide à penser. Surtout que tu repris ton attitude froide, avec ce faux sourire qui te va si bien.

Finalement, petit démon angélique, me diras-tu ce que cela t'a fait que j'ai couché avec notre jeune guitariste?